14 mars 2017

Dans la vitrine une dizaine de jambes de femmes identiques sont alignées, le pied en haut, la cuisse sectionnée à l’aine reposant sur le plancher, le genou légèrement fléchi, comme si on les avait empruntées à un de ces bataillons de danseuses, dans le moment où elles lèvent la jambe avec ensemble, et exposées là, telles quelles, ou encore, monotones et multipliées, à l’un de ces dessins de publicité représentant une jolie fille en combinaison en train d’enfiler un bas, assise sur un pouf ou le rebord d’un lit défait, le buste renversé en arrière, la jambe sur laquelle elle achève de tirer le bas haut levée, un petit chat ou un petit chien au poil frisé dressé joyeusement sur ses pattes de derrière, aboyant, sortant une langue rose.