28 oct. 2020
Depuis la mort d’Anne, j’avais pris l’habitude de chercher du réconfort dans la lumière bleuâtre que diffuse le ciel à l’ouest, peu après le coucher du soleil ; dans le parfum de jasmin que je humais parfois sur les dames d’une soixantaine d’années que je croisais au centre commercial ; dans une simple date, le 24 juillet, jour de son anniversaire, qui revient sans faute chaque année ; dans sa pointure de chaussures, le trente-huit, que je ne manquais pas de regarder avec attention à chaque fois que je passais devant une boutique ; ou bien dans les dix chiffres de son numéro de portable, que je pouvais encore pianoter dès que l’envie m’en prenait.