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19 déc. 2016

L'idée d'écrire ce qui suit me vint un matin de 1879, un matin d'août pour être plus précis, c'est à dire, on l'aura compris, bien avant que Henri, Ervelin, Marie-Joseph Guégan, ne naquît par les hasards de l'administration coloniale, qui envoya son père au-delà de la Méditerranée, dans les faubourgs de Zarzis, et que Marie-Louise, Emilia, Antoinette Arabadjian, en compagnie de son cousin Aron, n'ait fui les Turcs décolonisateurs, échouant dans le camp de concentration dressé à la hâte par les bienveillantes autorités municipales de Marseille, bien avant donc que mon père et ma mère n'aient mêlé leur foutre dans le fœtus de métèque qui aujourd'hui vous raconte qu'en ce matin brûlant d'août 1879, discutant de Béatrix, vous savez ce roman fou de Balzac où les femmes déjà choisissent les hommes, avec mon vieil ami, le marshall Gustave Mac Cab, survint, surgissant de derrière les hautes herbes qui nous protégeaient du soleil, un homme rauque et dégingandé, desseché comme ces oliviers que je n'ai approchés que plus tard, tant les miens avaient du mal à réunir les deux bouts dans ce quartier d'après-guerre où la social-démocratie, à coup de toboggan (les bulletins de vote qui glissent sans discontinuer dans l'urne pendant que la commission de contôle est allée pisser), gangrenait une fois de plus les cœurs et les énergies ; bref, nous vîmes venir à nous William Burroughs.