Affichage des articles dont le libellé est Leiris (Michel) - Biffures. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Leiris (Michel) - Biffures. Afficher tous les articles
3 févr. 2010
Sur le sol impitoyable de la pièce (salon ? salle à manger ? tapis cloué aux ramages fanés ou bien tapis mobile au quelconque décor dans lequel j’inscrivais des palais, des sites, des continents, vrai Kaléidoscope dont mon enfance jouait, y agençant des constructions féeriques, tel un canevas pour les mille et une nuits que ne m’ouvraient alors les feuillets d’aucun livre ? plancher nu, bois ciré aux linéaments plus foncés, coupés net par la noirceur rigide des rainures d’où je m’amusais, parfois, à tirer des flocons de poussière, quand j’avais eu l’aubaine de quelque épingle chue des mains de la couturière à la journée ?) sur le sol irrécusable — et sans âme — de la pièce (velouté ou ligneux, endimanché ou dépouillé, propice aux courses de l’imagination ou à des jeux plus mécaniques), dans le salon ou la salle à manger, dans la pénombre ou la lumière (suivant qu’il s’agissait ou non de cette portion de la maison dont les meubles sont normalement protégés par des housses et toutes les modestes richesses soustraites souvent, par le barrage des volets, aux attaques du soleil), dans cet enclos privilégie guerre accessible qu’aux adultes — et grotte tranquille pour la somnolence du piano — ou dans ce local plus commun qui renfermait la grosse table à rallonges autour de laquelle toute ou partie de la famille s’assemblait pour le rite des repas quotidiens, le soldat était tombé.
Inscription à :
Articles (Atom)